L’économie du tourisme et des loisirs regroupe l’ensemble des activités réalisées à la fois par les touristes qui séjournent sur le territoire et génèrent des nuitées, les excursionnistes venus des territoires voisins et de la région, et les habitants.
Dans le Haut-Doubs, cette économie du tourisme et des loisirs est variée : activité neige, sport, nature, patrimoine, gastronomique, culture, et accueille une grande diversité de clientèles.
Les valeurs de cette économie reposent avant tout sur le développement territorial, la cohésion sociale et l’épanouissement des individus sur un territoire qui connaît un fort afflux de populations extérieures.
Sur notre territoire, elle puise, entre autres, ses racines dans les activités liées à la neige ce qui lui confère un caractère sportif et proche de la nature. Du début du 20ème siècle jusqu’à la période faste des années 80 qui a vu la structuration des filières nordique et alpine, le ski a généré des retombées économiques importantes qui ont permis à d’autres secteurs d’activités de prendre leur essor à partir des années 90 : activités de pleine nature, découverte du patrimoine naturel et culturel, découverte des savoir-faire et des traditions.
D'un point de vue strictement financier, contrairement à bien d'autres territoires de montagne ou littoraux par exemple, l'activité du tourisme et des loisirs ne présente qu'une part modeste des flux financiers du Haut-Doubs. (3% du PIB). L'attractivité des emplois en Suisse confère au territoire une dynamique économique particulièrement élevée.
Mais cette contribution financière est difficile à identifier et valoriser dans sa globalité en raison d’une part des revenus indirects qu'elle génère, d’une structuration particulièrement éclatée, mixant des modèles associatifs, bénévoles d’autre part.
De plus, la contribution sociétale est bien plus vaste que les seuls aspects financiers :la disponibilité d'équipements et d'infrastructures de loisirs conséquents, une image attractive d’un territoire ancré dans son environnement et fort de son caractère spécifique des services à la population variés, du lien social induit notamment par la participation associative bénévole et la contribution à maintenir une mixité sociale indispensable à la vitalité du territoire.
Aujourd’hui, l’économie du tourisme et des loisirs du Haut-Doubs est confrontée à des problématiques prépondérantes :
- Une perte des lits touristiques et une offre d’hébergement diffuse
- Des difficultés d’embauche et de maintien des compétences
- Une offre de mobilité alternative à la voiture inadaptée dans la majorité du territoire
- Une baisse de la qualité de l’offre comparativement à d’autres territoires
- Peu d’offres indoor
- Des modèles économiques structurellement fragiles
- Des pertes de motivation des acteurs
- Un changement d'activité de acteurs de cette économie vers d'autres secteurs stimulés par l'économie frontalière
- Des activités loisirs et touristiques qui tiennent principalement sur des associations et bénévoles
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Les changements en cours dans le Haut-Doubs
Depuis quelques années, ce système devient de plus en plus vulnérable, devant faire face, en plus, aux crises climatiques, sanitaires, environnementales et énergétiques.
Les facteurs de changement identifiés pour le Territoire du Haut-Doubs ne font plus débat, car ils ont été actés dans les démarches réglementaires, adoptées ou en cours d’adoption par les instances représentatives (modèles climatiques et études démographiques au niveau mondial et national, Schéma de cohérence territoriale, Plan climat territorial, etc.).
- Climat
- Une viabilité économique des activités de neige de plus en plus précaire
L’évolution des températures hivernales et la baisse de l’enneigement rendent très incertaines les exploitations de domaines skiables alpins et nordiques en-dessous de 1200 m à l’horizon 2030-2040, ce qui incite à anticiper une économie du tourisme et des loisirs sans ski à l’horizon 2040.
- Des épisodes de chaleur et de sécheresse de plus en plus nombreux et intenses
En été, les épisodes de chaleur associés à des sécheresses auront pour conséquence de limiter les sorties diurnes en plein été à 1000m, concentrant les fréquentations sur quelques endroits et d’altérer fortement la qualité des eaux de baignade, limitant les accès à l’eau.
- Ressources
- Des ressources et des milieux naturels menacés
D’un point de vue quantitatif, l’augmentation des épisodes de sécheresse en toutes saisons, limitera les usages, avec des mesures de restrictions de plus en plus fréquentes pour des usages non essentiels.
Les milieux naturels fragilisés par le réchauffement climatique ne pourront pas supporter davantage de pressions ce qui limitera les activités non essentielles.
- Des ressources énergétiques sous tension
Les sources d’énergie diminueront et le coût de celles-ci deviendront de plus en plus pesants sur les modèles économiques et sur les conditions d’exploitation des offres.
- Des ressources humaines fragilisées
La crise sanitaire a accentué des phénomènes latents sur le rapport au travail, le sens du travail, l’engagement associatif.
Les professionnels sont passionnés mais s’épuisent et ont de plus en plus de difficultés à trouver du personnel pour exploiter les offres.
- Espace
- Un espace disponible à l’aménagement de plus en plus restreint
Après une période de forte consommation d’espaces, le Zéro Artificialisation Nette vient donner un coup d’arrêt aux aménagements.
- Des accès à la nature de plus en plus contraints
Dans un contexte de biodiversité fragilisée, les accès à la nature seront de plus en plus priorisés aux ayants droit, restreignant les accès pour les loisirs.
Les espaces forestiers seront de plus en plus dangereux avec des risques de chutes de branches et d’arbres et des risques d’incendie grandissants.
- Sociologie
- Une augmentation forte de la population
Le territoire accueillerait 15 000 habitants de plus d’ici 2040, soit une augmentation de 24 %.
- Une évolution de la culture locale
Avec l’arrivée de nouvelles populations, les centres d’intérêts évoluent, contribuant ainsi à des changements culturels parfois mal perçus entre les différents profils d’habitants.
De plus, le rapport des nouveaux arrivants et des jeunes à la montagne s’est profondément modifié, influant sur la manière de pratiquer ces espaces naturels.
- Une mixité sociale en danger
L’attractivité frontalière ainsi que les niveaux de salaire proposés en Suisse induit un déséquilibre de plus en plus grand entre les travailleurs frontaliers et les habitants qui travaillent sur le territoire.
Face à ces problématiques et ces facteurs de changement, il est nécessaire de concevoir un nouveau modèle économique du tourisme et des loisirs qui puisse s’adapter et contribuer à la vitalité du territoire, tout en préservant ses espaces naturels et ses vocations sociales et humaines.
- Cette démarche se concrétise aujourd’hui par la réalisation d’un Masterplan à l’échelle du Haut-Doubs : un outil de planification et de programmation qui permet de passer de la compréhension des grands enjeux à une démarche concrète.
- Démarche au cours de laquelle, ensemble nous imaginons progressivement les solutions pour demain en les expérimentant et sur le terrain
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